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| Date : 03.02.2004 16:21:28 De : Service Technique Sebasol VD |
solaire pac | Bonjour,
Réponses brèves pour ce qui est des questions de chauffage.
Nous avons comme philosophie de ne pas nous mêler, autant que faire se peut, de chauffage, le chauffage étant un secteur économique florissant, connecté au fossile et au nucléaire, qui n'a pas de ce fait pas besoin d'être aidé d'aucune manière.
Les installations solaires thermiques ont pour caractéristiques intéressantes de pouvoir être découplée dans leur fonctionnement des énergies d'appoint fossiles, et ceci même si elles utilisent un "accumulateur de chaleur central" en commun, comme c'est le cas avec un accumulateur combiné. Le tout est bien sûr de poser un accumulateur combiné qui ne soit pas "plein de conneries" comme celui de la maison Fahrni. Par "pas plein de conneries" nous entendons : dimensionné correctement par rapport à la surface solaire, qui ne mette pas les systèmes en concurrence, et qui garantisse le maximum de stratification et de piquage de la chaleur à la bonne température. Ceci dit je reprends vos questions.
Si je comprends bien dans le 1 schéma le champ de capteur charge le tampon par le biais d'un double échangeur "raccorder en série", avec renforcement de la stratification par vanne directionnelle.
Oui. Il y a deux variantes. Après sortie de l'échangeur du haut on peut retourner au champ. On a alors ce que nous appelons une "stratification dure". Ou alors on peut continuer en série sur l'échangeur du bas. Nous appelons cela une "stratification soft". A ce sujet, cf les discussions que nous avons eues sur le double échangeur en série. Entre le dur et le soft nous sommes en désaccord avec la firme Jenni www.jenni.ch qui fournit les accumulateurs combinés (que nous appellerons dorénavant "Jennis", car M. Jenni qui a popularisé pendant 25 ans ce génial truc qu'est l'accu combiné mérite bien cette transformation en nom propre de son produit). M. Jenni déconseille la stratification "dure" par l'argument que si on retourne directement au champ après le passage dans l'échangeur du haut alors la longueur de l'échangeur est plus courte, donc les pertes de charges moins grandes, donc le débit plus grand, donc on charge d'avantage en high-flow le haut du chauffe-eau alors que l'objectif est d'obtenir de la température en haut et donc, d'être en low-flow. Cet argument est correct au niveau du principe, mais avec nos capteurs il ne l'est pas au niveau de la réalité.
Nos capteurs, avec 12.5ml de tube en DN12 pour 1.5m2, se caractérisent par une forte perte de charge intrinsèque. Pour avoir une chance de faire du low-flow, il faut mettre des capteurs en série ou diminuer fortement le débit à la pompe (cf autre intervention sur la vitesse des circulateurs), quand ce n'est pas justement déjà les pertes de charge sur le toit qui le limitent.
A ce moment, le diamètre des échangeurs dans le Jenni étant en 1", la perte de charge dans le champ est prépondérante par rapport à celle dans les échangeurs du Jenni, car ces derniers sont en 1". De ce fait, que les deux échangeur soient en série ou non, nous n'avons jamais vu de différence notable de débit quand on passait de l'un à l'un+l'autre. Cela élimine pour nos capteurs du moins, l'argument de devoir ponter l'échangeur du haut avec celui du bas pour accroître la stratification. En contre partie par contre, on ne peut exclue un transfert mineur de chaleur du haut vers le bas dans le cas de deux échangeurs en série à l'occasion de certains épisodes météos, soit une légère déstratification, par exemple le transfert de la chaleur de la couche intermédiaire chargé par le fossile vers la couche du bas. De ce fait nous sommes plutôt pour la stratification "dure".
Dans les faits, c'est encore Jenni qui décide car en-deçà d'un certain volume d'accumulateur, le pontage des deux échangeurs se fait en "hard" à l'intérieur du Jenni. Nous n'avons donc pas le choix et on prend la stratification "soft".
Question : si on dispose d'un réservoir "tank in tank" avec un seul échangeur solaire en partie basse, est ce que cela pose un problème ?
Non. Vous n'avez simplement pas de stratification active. Notez que la stratification active par passage par l'échangeur du haut n'a pas pour but de gagner des kWh, car le rendement est plus bas ne serait-ce que parce que le solaire doit battre la température de la couche intermédiaire fixée par la consigne du fossile. Le but est, quitte à perdre un peu en rendement, de charger en température en haut de manière à neutraliser une énergie chère (l'appoint électrique) et d'obtenir de "l'eau de confort" (l'eau chaude sanitaire) plutôt que de remplacer une énergie meilleur marché (le mazout ou la chaleur PAC) et de "l'eau tout-venant" (l'eau de chauffage). Si vous avez par exemple un Jenni sur une chaudière à bûches, cela ne sert à rien d'avoir de la stratification car vous devez charger votre chaudière à coin et donc charger tout le Jenni - sauf la couche du bas dévolue au solaire - car vous ne pouvez brûler à demi vos bûches. La stratification ne se conçoit que pour des appoints fossiles modulants et à basse température. Et bien sûr pour un Jenni utilisé avec seulement un appoint électrique pour l'ECS (cf installation Carron et Boite à Outils faites vos radiateurs).
De son coté la pac tamponne dans le réservoir, j'imagine que la résistance électrique est là pour compléter la T° à 60° minimum pour la réserve d'eau chaude sanitaire en cas de difficulté de la pac
En Suisse, de plus en plus, on "bride" la PAC et on l'empêche de produire de l'ECS à 60°C pour ne pas écraser le COP. Avec un système en appoint solaire avec stratification justement, il est possible d'obtenir même en hiver suffisamment de puissance du champ pendant quelques heures pour neutraliser durablement l'appoint électrique (nous avons des couvertures ECS annuelles de l'ordre de 80%). Il est alors inutile de payer plus de travail et plus cher une PAC plus compliquée pour aller charger la couche du haut à une température supérieure à la couche du bas. Quand à charger depuis le bas à 60°C pour avoir 60°C en haut, c'est une inefficacité énergétique qui vaut heureusement de plus en plus le goudron et les plumes aux poseurs de PACs qui osent encore refiler cela à leurs clients.
et peut être aussi pour l'appoint en période d’été si nécessaire.
Oui sur le principe, cela rassure les gens, mais non en réalité. L'appoint électrique sert à l'hiver. En été, le propriétaire d'une installation solaire avec Jenni peut inviter tout le village à venir prendre la douche chez lui…
Le circuit piscine à un échangeur à plaques titane ou inox ?, j'imagine titane car je ne vois pas de limitation de T° en sortie de capteur.
Nous utilisons des échangeurs SWEP en inox. C'est le "pisciniste" qui peut avoir son mot à dire d'où poser la sonde. Mais dans la réalité, comme l'échangeur piscine sert à liquider la surchauffe, on ne se soucie pas d'obtenir la top-performance pour l'échangeur. La piscine sera bien assez chaude en été de toute façon (nota : "on a une piscine chouette on peut liquider la surchauffe" et non pas "chouette construisons une piscine comme cela en plus on peut liquider la surchauffe ! Il y a moins cher question bilan écologique et économique qu'une piscine si on veut liquider de la surchauffe…).
Question : y'a t'il une relation avec la puissance de la pac et le volume tampon comme cela existe avec une chaudière classique; je crois que 1kw chaudière = 50 litres tampon (mini 25 litres) pour profiter de l'effet tampon (moins de démarrage fréquent et répéter à l'intersaisons)
Oui il y en a une mais c'est le domaine du chauffagiste. De manière générale, c'est la surface du champ solaire qui détermine le volume du Jenni et non pas la PAC ou autre. Donc le Jenni est de manière générale toujours assez gros
Sauf cas genre Fahrni, ou nous n'avons pas compris pourquoi l'autoconstructeur s'est passé de notre service et à négocié tout seul sans rien y connaître l'accu combiné. A priori, nous le disons au cours, le conseil en matière de choix de l'accumulateur combiné est couvert par notre service. M. Fahrni s'est justement vendre un accu combiné plein de défauts par le vendeur de la PAC, qui n'y connaissait rien au solaire ou n'en voulait rien savoir, et qui a probablement placé un accu combiné petit et cher mais ayant l'air moins cher car petit sur la base je pense d'un dimensionnement PAC et non pas un dimensionnement solaire. Ayant appris cela, nous avons refusé de fournir un Jenni car l'accu avait déjà été acheté, l'autoconstructeur devait donc assumer sa décision et ne pas court-circuiter le vendeur avec qui il avait fait affaire. Il nous arrive encore, heureusement de plus en plus rarement, d'avoir des cas semblables de gens soit brouillons, soit plongés dans des formes de logiques qui semblent résulter du croisement du néolibéralisme et de la matoiserie de village, au point qu'ils n'arrivent pas à comprendre l'étendue du service qu'on rend et que dans ce cadre ils peuvent nous faire confiance. Ils décident alors de patafioller des négociations de prix tout seuls avec les représentants, avec un résultat de manière générale catastrophique.
Question : peut on utiliser avec une pac le principe de l'augmentation de la T° de retour d'un circuit de chauffage ?
Question de chauffagisme. Nous ne nous estimons pas compétents pour répondre.
Question : à partir de quels paramètres d'un projet choisir la chaudière d'appoint tamponne plutôt que le principe de l'augmentation de t° de retour du circuit de chauffage ?
Idem.
Concernant le 2 schémas, j'ai du mal à suivre la philosophie de fonctionnement, pouvez vous m'éclairer.
Je pense que vous voulez parler du schéma Fahrni. C'est un peu cryptique mais il fallait tout caser dans une page A4. Il s'agit d'un système à bascule. Si la température dans le chauffe-eau combiné est suffisante la vanne 3-voies bascule et le chauffe-eau combiné est "vidé" dans le chauffage au sol, ce qui le refroidit à nouveau pour le solaire. Si elle n'est plus suffisante, la PAC alimente le chauffage au sol en direct. Il n'y a de cette manière pas de concurrence entre les systèmes. C'est mieux que le tampon, si on exclut les défauts intrinsèques du chauffe-eau combiné choisi.
Avec nos salutations ensoleillées.
Le Nain dans les Tuyaux.
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