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| Date : 06.01.2005 11:28:35 De : Service technique Sebasol VD |
Ebullition du liquide caloporteur | Bonjour,
Dans le domaine des concentrations habituelles en glycol des installations solaires (25 à 50%), la proportion de glycol ne change pas beaucoup le point d'ébullition.
Ce n'est que pour des concentrations extrêmes de l'ordre de l'antigel pur que c'est le cas. Et bien sûr dans ce cas le liquide est à ce point visqueux que cela ne sert plus à rien pour une installation solaire (outre la question du prix).
Ce qui change le point d'ébullition, c'est la pression dans le circuit. Il y a une règle simple qui est la suivante :
doublement de la pression <=> ébullition à + 20°C. Soit
1 bar => 100 °C
2 bar => 120°C
4 bar => 140°C
8 bar => 160°C
16 bar => 180°C
Cette règle est pessimiste dans le sens qu'elle sous-estime vers les hautes pressions la température du point d'ébullition, mais elle marche assez bien dans les basses pressions qui sont typiques des installations solaires.
C'est cette courbe qui est à l'origine du fait que pas mal de fabricants (allemands pour la plupart), imposent une pression à froid de 4 à 6 bars dans les installations, ce qui monte le point d'ébullition autour de 150°C. Mais outre le fait que cela pose d'autre problèmes (stress accru du circuit, soupapes de sécurités plus chères et tarées plus hautes, vases d'expansions spéciaux plus chers etc.), cela ne résoud pas per se le problème de l'ébullition vu qu'un capteur plan vitré atteint des températures de l'ordre de 200°C en stagnation. A moins donc d'avoir un circuit garanti pour tenir 16 à 32 bars, il y aura donc ébullition quand même.
En outre, le glycol se déteriore sous ébullition seulement à partir de 165°C. Cela ne sert donc à rien en soi d'empécher l'ébullition aux températures inférieure. A moins que le fait de ne pas avoir d'ébullition soit un plaisir en soi : nous suspectons que cette "mise en surpression" des installation solaires est un argument commercial pour faire que les gens ne paniquent pas quand, leur chauffe-eau étant plein, leur installation part en surchauffe (et un acte de panique typique est de purger l'installation à ce moment... ce qui fait que l'installateur doit revenir la remplir, vu que tout le liquide s'est échappé sous forme de vapeur). Or nous le répétons : si l'installation part en surchauffe, cela ne lui fait rien, vu qu'elle est étanche et concue pour tenir ces températures. Ca recondensera au soir et le lendemain il y aura exactement la même quantité de liquide dedans. C'est juste la LENTE dégradation du glycol qui a lieu si les capteurs dépassent 165°C qui est le seul (et mineur) problème de la surchauffe. Et par lente, nous entendons lente : il y a tellement peu de liquide dans les capteurs actuels (1L par 1.5m2 pour le nôtre) qu'il faut vous faire surchauffe sur surchauffe pendant des semaines pour que cela influence de façon significative la concentration en glycol.
Ci-dessous les courbes du point d'ébullition en fonction de la pression et de la concentration en glycol. Remerciez la Confédération Suisse, qui finança un manuel solaire thermique excellent (ne le cherchez pas, il est épuisé) du temps où elle avait encore un cerveau. C'était en effet encore le cas dans les années 90 quand on prévoyait l'effet de serre. Ce n'est plus le cas de nos jours alors que l'effet de serre arrive : comme aux USAs et en France et dans bien d'autres endroits, notre pays à hérité pour gérer cette crise civilisationnelle d'une impressionnante collection de vieux cons séniles.
Salutations ensoleillées
Le Nain dans les Tuyaux
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